Publication de livre
Auteur(s):
2013
Vrin
Il n'est peut-être pas de meilleure facon de décrire l'ensemble de l'œuvre de Francois Truffaut que de la considérer comme une immense galerie des glaces. Notre enquête sur la mise en scène truffaldienne suivra donc les reflets innombrables qui se deploient de film en film, des 400 coups a Vivement dimanche!, a coups de clins d'œil et de récurrences qui n'en finissent pas de se faire signe les uns aux autres. Dans cet univers auto-allusif et autocitationnel où tout se reflète et se dédouble sans cesse, le spectateur est amené a vivre une expérience unique, sinon a se découvrir un peu obsessionnel--a l'image sans doute de Truffaut cinéphile.
L'attention de la présente analyse ne porte pas tant sur les trames narratives des films de François Truffaut, ou sur les personnages, situations et événements que ses films mettent en scène, que sur cette mise en scène elle-même, ou encore sur la texture de son oeuvre cinématographique. Si la mise en scène est souvent en retrait dans le cinéma truffaldien, voire si elle s'efface presque derrière l'importance accordée au récit, elle n'est pas moins le révélateur d'un univers qui doit beaucoup à la vie et au monde mêmes du cinéaste. Cette « réflexivité truffaldienne », comme l'appelle Martin Lefebvre, ne s'arrête cependant pas aux éléments autobiographiques à proprement parler, mais elle se compose également de références et allusions à d'autres oeuvres, et notamment à ses propres films. L'oeuvre de Truffaut est ainsi faite de dédoublements - sorte d'effets de miroir - qui, par tel détail ou tel dialogue, ne pointent pas seulement dans une direction.
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