Axes de recherche

Culture(s) des ECIM

Des sociologues et des spécialistes des sciences de l'éducation (p. ex., P. Bourdieu ou T. Becher) ont démontré que les disciplines académiques sont des espaces où se forment des identités, des "tribus académiques" pour utiliser l'expression de Becher. Ces travaux illustrent aussi comment la pratique d'une discipline académique a partie liée, voire même engendre des façons de voir et de concevoir le monde. Ces identités se déclinent de différentes façons. Par exemple, les traditions nationales des ECIM en France, aux États-Unis et au Japon sont très différentes. Ces différences touchent à la fois les lieux institutionnels où l'on pratique et dissémine les ECIM, l'organisation de ces lieux, les objets d'étude et la façon qu'on a de les concevoir. Ces questions sont distinctes des problèmes historiques et épistémologiques traités dans les axes 1 et 2, mais à l'évidence elles ne leur sont pas entièrement étrangères non plus: elles en offre un autre regard, orienté vers d'autres préoccupations qui s'apparentent plutôt à la sociologie et à l'anthropologie — voire à une approche "cultural studies" — d'un champ disciplinaire. En effet, tant l'histoire des institutions que les considérations épistémologiques sur les visées et les croyances d'arrière-plan participent des enjeux que soulèvent les questions d'identité disciplinaires et de traditions culturelles au sein des ECIM.

Épistémologie des ECIM

Les ECIM ne constituent pas un champ disciplinaire unifié au plan épistémologique. Historiquement divisées — dans la sphère Euro-Américaine — entre les sciences sociales, les sciences humaines et les lettres, les ECIM produisent des savoirs et des connaissances très variés, et ce, en fonction de visées épistémiques parfois très différentes. Mais à partir du moment où émergent des discours savants sur les ECIM et où ceux-ci s'institutionalisent, différents questionnements épistémologiques surgissent qui relèvent de la reproduction et de la légitimation de ces savoirs et de ces connaissances. Par exemple, comment distinguer les discours académiques en ECIM de ceux qui relèvent de la critique non universitaire (y compris de la critique sérieuse)? La pratique herméneutique y est-elle différente? Leurs visées sont-elles distinctes? Faut-il distinguer les types de connaissances et de savoirs qu'on y produit? À ce titre, l'essor de ce qu'on a appelé la "Théorie" à compter des années 70, puis de l'historiographie dans les années 80, semblent constituer des façons de distinguer et de légitimer certaines pratiques épistémiques des ECIM universitaires face aux autres discours sur le cinéma, dont ceux de la cinéphilie. Pourtant les ECIM se sont peu interrogées sur l'aspect proprement épistémologique qui marquent leur démarche: ses outils, ses concepts, les théories de la connaissance auxquelles elles se réfèrent, ses formes de rationalité.

Histoire des ECIM

Cet axe vise à cerner les conditions d'émergence et de consolidation des ECIM. Il gravite autour de 3 problématiques: l'étude des conditions conceptuelles, des conditions matérielles et technologiques, et des conditions institutionnelles. L'équipe ARTHEMIS étant polyglotte (les CHU de l'équipe lisent et parlent le français, l'anglais, l'allemand, l'italien, le russe et les langues slaves, l'espagnol, le portugais, le japonais) ses travaux ont une étendue internationale unique dans le domaine des ECIM.

Conditions conceptuelles
Conditions technologiques
Conditions institutionnelles
Institutions cinéphiliques
Institutions socio-communautaires
Institutions pédagogiques